Vendredi dernier, j'ai reçu la visite de C, une dame venue de France pour passer 5 semaines de vacances chez une amie qui habite le caillou. Je ne la connaissais pas avant sa venue mais ma tante m'a demandé si je voulais bien la recevoir, et j'ai accepté.
Depuis le jour où j'ai su que quelqu'un allait venir de France, j'étais très heureuse, je dois dire que nous n'avons pas encore reçu de visite, et c'est compréhensible, vu l'éloignement et le prix du voyage. C'est dommage car je connais des personnes qui pourraient avoir ou trouver le temps de venir, qui pourraient trouver de l'argent - s'ils faisaient une croix sur toutes leurs vacances pour les trois prochaines années...je ne plaisante qu'à moitié - mais non, il semble que personne ne pourra faire le déplacement et profiter de notre présence sur le caillou, même si avant le départ, nos connaissances nous laissaient entendre que "cela pourrait se faire".
Je me suis donc préparée à cette venue avec le secret espoir que C m'apporterait une petite surprise de ma famille, pas une cargaison de conserves bien entendu, mais un petit paquet "surprise" de la part de ma famille : un paquet de café, une plaque de chocolat pour les enfants, il y a maintes façons de faire plaisir avec peu de choses vous le savez. Un mél de ma tante m'apprit quelques jours avant que C ne nous apporterait rien car ma famille ne voulait pas la "charger", et que de plus, elle ne s'était pas proposée. Je dois dire que je fus légèrement déçue.
Il était convenu que C viendrait passer quelques heures chez moi vendredi après-midi, je vérifais que la maison était "nickel chrome", je voulais faire bonne impression afin qu'elle puisse raconter comment je suis installée. Je lui fis visiter la maison et lui proposais rapidement une collation : ici, bien que les températures commencent à baisser, l'air reste très humide, et on est rapidement déshydraté.
Nous avons pris place sur le canapé pour entamer notre conversation. C avait vécu plus de 20 ans sur le caillou avant de retourner en France, sur ma demande, elle me donna donc quelques "bonnes adresses", elle me raconta également les voyages qu'elle put faire dans les pays de la région (Australie, Nouvelle-Zélande, Singapour, etc...). Nous avons évoqué le Japon.
Lorsqu'elle me raconta que l'amie qui l'hébergeait lui avait demandé de lui rapporter des pots de Nutella pour ses petits-enfants et qu'elle avait eu bien du mal à porter sa valise, j'avoue que j'ai ressenti un peu d'amertume. Il faut savoir que sur le caillou, on ne trouve pas de Nutella sauf en de rares périodes car il y a un quota d'importation imposé : les calédoniens gourmands n'ont pour seul choix que quelques sortes de pâtes choco-noisette fabriquées ici mais cela n'a rien à voir.
J'ai ressenti de l'amertume car si j'avais pu demander quelque chose de France et que C pût et voulût bien me l'apporter, j'aurais demandé une chose tellement plus simple et peu encombrante : j'aurais voulu une plaque de Chocoletti !
J'ai ressenti de l'amertume car si j'avais pu demander quelque chose de France et que C pût et voulût bien me l'apporter, j'aurais demandé une chose tellement plus simple et peu encombrante : j'aurais voulu une plaque de Chocoletti !
On en trouve ici mais à un prix tellement exagéré que je préfère m'abstenir : 8 € la plaque environ ; personnellement, j'ai encore du mal à mettre une certaine somme dans de l'alimentaire superflu.
Ce n'est pas un billet pour expliquer qu'ici, on manque de certaines choses, non. Car je reçois parfois des colis "cadeaux" de la famille et des amis ; c'est toujours une grande émotion et un plaisir de déballer café, chocolat, et livres offerts. Tout le monde vit cela ici, enfin, surtout les expatriés je suppose, mais également ceux qui ont de la famille en métropole. Tout le monde se fait "ravitailler" par courrier puisque c'est le seul moyen d'obtenir le superflu qui manque ou ce qui coûte trop cher "pour ce que c'est".
Ce billet auquel je pense depuis 2 jours est plutôt le témoignage de ce que l'on ressent lorsque l'on vit loin des siens : que chaque geste, chaque message, chaque lettre, chaque interaction avec notre ancienne vie n'est pas perçu de la même manière : les sentiments sont certainement amplifiés, les réactions exarcerbées.
Ce billet auquel je pense depuis 2 jours est plutôt le témoignage de ce que l'on ressent lorsque l'on vit loin des siens : que chaque geste, chaque message, chaque lettre, chaque interaction avec notre ancienne vie n'est pas perçu de la même manière : les sentiments sont certainement amplifiés, les réactions exarcerbées.
Vous qui lisez ce billet, n'oubliez pas que chaque geste simple d'amitié est perçu avec plus de reconnaissance.
Vous qui viendrez peut-être à votre tour sur le caillou, pour toujours, pour "voir" ou pour quelques années, vous comprendrez ce que j'ai voulu expliquer dans ce billet.
Vous qui viendrez peut-être à votre tour sur le caillou, pour toujours, pour "voir" ou pour quelques années, vous comprendrez ce que j'ai voulu expliquer dans ce billet.
Vous venez pour quelques semaines en vacances, n'hésitez pas à emporter dans votre bagage une petite douceur pour ceux que vous allez rejoindre : la douane ne vous en voudra pas.
Oh ! comme ton billet est tout simplement très touchant et humain, oui. Je te comprends tout à fait il suffit parfois de peu pour que cela prend des proportions énormes. La petite goutte d'eau qui fait débordé le vase. En tout cas je pense très fort à toi !
RépondreSupprimerJe viens de lire ce billet touchant où je peux voir ta grande déception. Je suis, tout à fait, d'accord avec toi sur le fait que mettre, dans sa valise, un petit quelque chose, est possible ! Un paquet de café, de bonbons ou une plaque de chocolat, se sont des choses simples et cela fait plaisir. Pourquoi C est-elle venue te voir alors ? Pour faire plaisir à notre Tante ?! Tu ne la connaissais même pas ! Bien sûr, discuter avec elle et parler de personne commune a dû te faire du bien mais, ce n'était pas l'essentiel ! Même C., de son propre chef, aurait dû vous "offrir" un petit présent d'accueil !
RépondreSupprimerTout à fait Sarah, ce que je regrette un peu dans cette affaire c'est le manque d'initiative (une petite revue, une bricole de quelques grammes, et hop, une solution simple et pas chère pour faire plaisir).
RépondreSupprimeroui Malice, la goutte a été le coup des pots de nutella, c'est lourd et quand même pas si indispensable...mais bon c'est ainsi.
cette histoire témoigne vraiment des relations humaines : elles sont des limites, mais certaines limites sont plus souples pour certains et très bornées pour d'autres :)
Oh comme je te comprends ! je l'ai ressenti si souvent, surtout au début. Je me souviens même guetter le courrier tous les jours au cas où il y aurait un petit mot de là bas !
RépondreSupprimeret le plus amusant dans cette affaire Marie, c'est que ce sont ceux qui restent qui voudraient avoir plus souvent de nos nouvelles, par écrit, comme si nous avions chaque jour quelque chose à raconter...
RépondreSupprimerje me sens souvent coupable de ne pas pouvoir passer plus de temps avec chacun, mais il faut dire qu'internet facilite la vie !
ben dis donc! c'est le pays du régime la bas!!!! :-((
RépondreSupprimertu veux que je t'envoie du chocolat? je mettrai des glaçons pour qu'il ne fonde pas!
gros bisous
Mais c'est paradoxal aussi car ils veulent de nos nouvelles, lisent nos blogs mais n'écrivent jamais de commentaires !!!!!!
RépondreSupprimerTu as raison Marie, je connais un tas de gens qui me lisent mais jamais un commentaire, il y a à cela une raison : ceux qui n'ont pas de blog n'ont pas l'idée d'écrire des commentaires, pour eux, écrire un commentaire doit avoir une pertinence, et s'il n'y a rien à ajouter, ou à demander, un commentaire ne leur semble pas utile.
RépondreSupprimerCeux qui ont des blogs laissent plus facilement des commentaires car ils connaissent la partie invisible : ils savent à quel point, écrire un article est long, trouver des illustrations est une recherche supplémentaire, ils se rendent compte du "travail" à accomplir, et cela sans autre reconnaissance que quelques commentaires (si possible).
Dans un autre genre, certains de mes contacts connaissent l'existence et l'adresse de mon blog mais n'y vont jamais : ils n'y pensent pas, n'ont pas le temps etc...
Et bien moi je prends le temps d'y écrire, de faire des synthèses, des explications, et il m'en reste peu pour écrire en plus à chacun en privé, je sais que je fais des mécontents, mais je ne peux pas faire autrement :)
Vince : ce n'est pas le régime tu sais, simplement, on achète pas les mêmes choses, par exemple, pour le chocolat, nous avons de très bons chocolatiers, alors tant qu'à dépenser une belle somme autant prendre un ballotin de temps en temps (j'en reparlerai) et donc impasse sur le modeste plaque de supermarché qui coîte vraiement trop cher, c'est cela que je voulais souligné.
RépondreSupprimerCela étant, les plaques de chocolat que j'ai pu recevoir arrivent en très bon état et sans glaçon ;)